AU BOUT DE LA NUIT,

VOYAGE

Lire en Laque - Sarah Mélina Clair - Au bout de la nuit, Voyage

Au bout de la nuit, Voyage


Dans son Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline offre de la nuit une métaphore du désastre. Bardamu y fait l’expérience de l’errance et de la vacuité de l’existence. Dans cette existence, métaphore du voyage, la quotidienneté est un horizon indépassable, sans souffle, sans amour, où l’absurde prime. Bardamu n’en retiendra qu’un constat amer, une désillusion.
Dans mon Au Bout de la nuit, Voyage (1), j’offre un autre voyage. Je m’oppose à sa nuit.
Mes nuits sont colorées, mes gris se vident de leur sombre pour se gorger de rouges, de bleus, de oranges.
Mes nuits sont pleines, parfois de bonheurs, parfois de paix, parfois de ruminations, de douleurs, et de peurs,
Mais jamais, jamais mes nuits ne constateront nul désastre, individuel ou collectif, nul désenchantement.
A chaque voyage son rythme, ou son arythmie, ses sons, ses lumières, ses ombres, ses cris, ses gémissements, ses halètements, ses soupirs, on se croise, on se confie, on se cherche, on se toise, on se regarde, on contemple.
On peut avoir été un authentique témoin du martyr, on peut choisir de produire un témoignage gagé sur une souffrance connue.
Le Voyage, pour autant, peut être beau. Le mot à lui seul est jubilatoire.
A condition de ne pas voir qu’un côté des choses.
A condition de savoir livrer passage à la lumière.
On peut décider, même dans l’obscurité, de chercher cette lumière. L’accueillir. La déchiffrer. S’en doter à ras bord. Avec ferveur. Avec folie.
On peut décider d’atteindre une profondeur vertigineuse, d’entrer dans l’agilité de la vie, dans son intelligence. On peut décider d’écouter une autre musique.
Lorsque la vie se tord, il ne faut pas oublier d’aimer exagérément : c’est la bonne mesure, la seule.

NB : J’aime la langue célinienne ; sans oublier que l’auteur du Voyage est aussi celui d’ignobles pamphlets antisémites, sans oublier ni ses préjugés racistes ni son ralliement à l’extrême droite durant la seconde guerre mondiale.

Format : 40 cm x 60 cm
Date de création : 2017/2018
Prix : 1 200 €

Pigments, ors, tiges de laiton doré